
Le cercle de
craie calaisien
CRÉATION EN COURS
(déc. 2021)
L’impasse dans laquelle se trouve une jeune Erythréenne au sein de ce pandémonium polyglotte qu’était le Bidonville de Calais. Confrontée aux risques des viols, menacée par un passeur proxénète qui tente de kidnapper son bébé pour la forcer à la prostitution, Mary cherche le trou de souris par lequel rejoindre son mari passé en Angleterre. Veronika Boutinova nous emmène physiquement dans la «Jungle» de Calais, qu’elle a longuement arpentée, pour nous en retracer le quotidien et l’ambiance au travers de la fable entremêlée de témoignages filmés par une vidéaste zélée, témoignages fictifs inspirés toutefois par le vécu des bénévoles et des exilés qui ont vécu ensemble plusieurs mois dans ce lieu insolite.

Texte Veronika Boutinova
Mise en scène Anne-Frédérique Bourget
Assistanat Chimène Lombard
Création lumières Bastien Gérard
Distribution en cours
Soutiens
Avec l’aide à l’écriture Beaumarchais-SACD et l’aide à la création d’Artcena
Création décembre 2021
Passer par le corps pour raconter la jungle de Calais. Prendre à revers le documentaire pour faire parler le plateau. La scène est vide, seules des sangles y pendent. Un circassien s’y accroche et raconte sans paroles le voyage jusqu’à la jungle, la vie dans le campement, les dangers, les violences, les espoirs. Les lumières, travaillées autour de l’agrès et du corps, accompagnent ce récit sans paroles.
Deux comédiennes et un comédien prennent en charge la fable. Ils sont les personnages d’une histoire individuelle, fils rouges de la pièce, celle de Mary, de Lamlam et de Rob, deux migrantes essayant de passer en Angleterre et un bénévole qui croise leur route. Un comédien interprète tour à tour les portraits de celles et ceux qui gravitent dans la jungle. Tantôt passeur ou bénévole, tant maire de Calais ou migrant, il ponctue la fable d’une galerie de portraits qui sont autant de points de vue sur la situation. Les costumes sont simples mais différents accessoires permettront au comédien de se métamorphoser en un clin d’œil. Il s’agit de parler depuis le plateau, de faire dialoguer mots et corps, propos politiques forts et enjeux poétiques puissants ; et pour ça refuser vidéo et réalisme documentaire. Il s’agit de faire résonner le texte de Veronika Boutinova en mettant sur scène ses trois langues : parole de témoignages, récit épique et reportage du réel. Il s’agit de mettre en formes le monde, mûs par une nécessité intime et collective qu’il ne faut pas se contenter d’être spectateur voyeur.